L'isocinétisme est présent notamment dans l'évaluation des facteurs de force musculaire pour établir des diagnostics précis mais aussi pour la réathlétisation, voire l'entraînement. Mais de quoi parle-t-on ? On parle de dynamomètres isocinétiques. Elle se pratique à un secteur angulaire déterminé et à une vitesse angulaire choisie.
En football, l'utilisation la plus fréquente concerne les fléchisseurs et extenseurs du genou. Les vitesses varient de 30°/sec à 240°/sec.
C'est un outil précieux dans l'approche diagnostic et évaluation, soit en début de saison (après l'inter-saison), soit post blessure.
La force sera testée à des vitesses inférieures à 90°/sec (vitesse lente).
La puissance à des vitesses de 90°/sec à 180°/sec (vitesse intermédiaire et rapide).
L'explosivité à des vitesses de 240°/sec et supérieures (300°/sec).
Pour Aurélien COURTET, kinésithérapeute et ostéophate passé par le FC SION et l'ESTAC Troyes, de formation en STAPS et préparation physique, confirme l'intérêt des tests isocinétiques en début de saison (étalés sur les 3 premiers jours de la prépa) pour créer des groupes de travail, individualiser en fonction des forces et des faiblesses et prévenir des blessures en cas de fortes carences ou lacunes musculaires.
De nombreux tests existent et chaque staff doit faire son choix :
- Concentrique à 240° (5 rép)
- Ischio concentrique à 60° (3 rép)
- Ischio excentrique à 30° (3 rép)
- Test de fatigabilité des ischios (15 à 30 rép à 180°/sec)
- Test de fatigue concentrique 240° (20 rép) : on observe de la 6ème à la 20ème répétition pour évaluer la fatigue.
Certains tests semblent être fréquemment utilisés :
- ratio mixte : ischio excentrique à 30°/concentrique à 240° : doit être égale et inférieur à 1 (certains demandent égal à 0,8).
- ratio fonctionnel à 60° (3 rép) : ischio (concentrique) / quadriceps (concentrique) = doit être égal à 0,6 voire au dessus, on observe le pic de forme (= moyenne des 3 répétitions). Si on se situe en dessous de ce ratio, on met en place un programme de renforcement ischio concentrique.
On peut également regarder la puissance des quadriceps : en N./kg extension = donnée brute (valeur haut niveau : 3,5 N./Kg). Si un joueur se situe en dessous de 2,5-3 N./kg, cela engage alors la mise en place d'un programme de renforcement.
L'observation de la forme de la courbe aussi revêt une importance, et ainsi voir s'il y a un décrochage.
Bien sûr, on compare les côtés droite et gauche, et si il y a plus de 10% de différence, on peut établir un programme de renforcement pour rééquilibrer.
Aurélien COURTET nous rappelle l'importance de faire réaliser ces tests dès les U16/U17 pour un suivi longitudinal performant afin d'établir des prises en charge individuels, d'identifier les forces et faiblesses et permettre des rééquilibrages, et sans doute d'éviter des blessures.
Aurélien nous précise aussi l'importance d'effectuer un échauffement préalable à la réalisation des tests isocinétiques, étant des tests d'efforts maximales, afin de mettre le joueur en capacité de performer.
Article complémentaire du centre médical du CNF : http://www.cnf-centre-medical.com/equipement-isocinetiques
Vidéo explicative au centre médical du CNF : https://www.youtube.com/watch?v=kKzsCBaedCs
Tests physiques à Clairefontaine pour les stagiaires UNFP : https://www.youtube.com/watch?v=szosxmudNqY