1) Peux-tu te présenter et décrire ton parcours jusque là ?
J'ai 35 ans et je suis originaire de la banlieue de Lyon. J'ai suivi un cursus STAPS jusqu' à la Maîtrise Entraînement sportif, et réalisé plusieurs Diplôme Universitaire (DUEPP de Lyon, DU Evaluation et Préparation Physique de Besançon, DU Nutrition du Sportif de Paris). J'ai travaillé dans différents clubs à divers niveaux (de CFA à Ligue 1). Mes dernières expériences sont notamment l'équipe Nationale d'Algérie avec le coach Vahid HALILHODZIC et une participation à la Coupe du Monde au Brésil en 2014, la Ligue 1 turque avec le club de Trabzonspor et le même coach, en Ligue 1 au FC Girondins de Bordeaux avec Willy SAGNOL, puis en Ligue 2 actuellement au FC Sochaux.
2) As-tu travaillé dans un centre de formation d'un club professionnel ?
Non je n'ai jamais évolué en tant que préparateur athlétique en centre de formation.
3) Qu'est-ce qui te passionne le plus dans ton métier ? Le moins ?
Pour moi, avant tout, ce n'est pas un travail mais une passion. Pouvoir allier football, entraînement, vie de groupe, physiologie du sport, préparation athlétique est une réelle chance. Ce que j'aime le plus, c'est la vie de groupe, créer quelque chose de fort avec les joueurs, les relations humaines sont la base de tout.
4) Quelles sont les qualités athlétiques nécessaires exigés au haut niveau, pour devenir footballeur professionnel ?
Pour moi, le joueur doit être complet d'un point de vue athlétique mais avec un point fort qui lui permettra d'avoir un profil physique qui lui est propre. La vitesse reste primordiale et cela à tous les postes. Le triangle d'or d'un point de vue athlétique est la Force-Vitesse-Endurance avec un fil rouge sur les qualités de coordination, proprioception, souplesse.
On sait que les joueurs doivent être capable de répéter des efforts à haute intensité (course, sprints, sauts, accélération...) avec des repos aléatoires. A nous de travailler sur ces domaines là tout en sachant que selon le niveau de l'équipe, les joueurs peuvent jouer jusqu'à 50-60 matchs par saison !
5) A travers tes expériences à l'étranger (Algérie, Turquie), et aussi en sélection et club, que retiens-tu ? Quelle différence entre sélection et club pour le préparateur athlétique ?
J'ai beaucoup aimé mon expérience avec une équipe nationale car dans ce cas là, tu n'es jamais dans l'urgence, tu as le temps de préparer tes séances, de les tester. Tu sais que tu n'as pas beaucoup de temps et par conséquent tu dois travailler de manière optimale. Les joueurs arrivent souvent avec une grosse envie de bien faire pour leur pays, pour bien le représenter, donc ça facilite le travail. En revanche, tu n'as pas le droit à l'erreur car tu joues très souvent des matchs décisifs, donc la pression est forte sur les joueurs et le staff. J'ai beaucoup aimé ces expériences car dans ces deux pays, Algérie et Turquie, la ferveur pour le football est immense !
6) Quelles sont les particularités dans l'approche de la préparation physique avec une sélection nationale ?
L'avantage, c'est que les joueurs qui viennent en sélection sont opérationnels, ils ne viennent pas blessés. Les 23 joueurs convoqués sont prêts et opérationnels, alors qu'en club tu as 3 groupes (ceux qui jouent le plus, ceux qui jouent le moins, les blessés). Les joueurs sont dans des conditions idéales, motivés, tous prêt à donner 100%. La préparation des compétitions (CAN, Coupe du monde) est vraiment intéressante et stimulante, on a du temps avec des périodes de stage permettant de proposer des contenus de préparation athlétique.
Après, la part de risque est limitée avec les conditions particulières de l'Afrique et du contexte. On reste très vigilant par rapport aux conditions (température, qualité des terrains, longueur des déplacements, etc...).
La part accordé au suivi des joueurs en amont est intéressante au quotidien, pour faire le lien avec la sélection et anticiper l'arrivée du joueur. Aller voir les matchs, contacter le PA du club, rencontrer les joueurs en contexte de club, connaître leur situation (temps de jeu, blessures récentes, etc...).
Pendant la coupe du monde, il fallait être physiquement prêt pour en faire un point fort de l'équipe. Cyril MOINE et moi avons eu des donc des objectifs élevés en la matière et des plages d'entraînement importantes pour développer la préparation athlétique.
Pour le suivi de l'état de forme, on a misé notamment sur un suivi particulier sur le sommeil et la récupération (avec des conseils individualisés).
7) Comment agences-tu le travail de la vitesse dans un microcylce de compétition (entre 2 matchs) ?
Tout dépend déjà avec quel coach tu travailles. Avec le coach Vahid HALILHODZIC on travaillait beaucoup sur la répétition de sprint. Avec Peter ZEIDLER à Sochaux, on n'en fait quasiment pas de manière dissociée, c'est plutôt fait dans les séances intégrées notamment sur les séquences de jeu sur la transition avec beaucoup d'intensité. On fait par contre de la vivacité.
Avec le coach Willy SAGNOL, c'était plutôt combiné, avec de la vitesse spécifique au poste.
La séance vitesse peut se faire à J-4 (voire J-3), cela dépendra aussi de la séance de la veille.
8) Comment t'organises-tu pour le suivi de la charge d'entraînement ? Quelles méthodes utilises-tu ?
Sur le suivi de la charge, c'est difficile car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Je réalise un suivi longitudinal avec GPS, MY COACH RPE, charge programmée par séance et par semaine. S'il y a des grandes variations entre les 3 paramètres, c'est un signal d'alerte, ce qui me permet d'éventuellement réajuster. Multiplier les facteurs permet d'avoir plus d'informations. Cela permet d'avoir une idée plus précise. Rien n'est figé, cela reste difficile à suivre et à analyser. Les méthodes et les technologies évoluent vite.
9) L'individualisation est devenu est un enjeu majeur dans l'entraînement, et on sait que c'est difficile dans un sport collectif, comment t'y prends-tu pour individualiser la préparation athlétique ?
C'est au quotidien mon plus gros boulot. Ce n'était pas le cas auparavant quand j'ai débuté. Maintenant, je travaille avec le profil du joueur, j'essaye de déterminer un profil athlétique et global, qui permet d'orienter des protocoles et contenus spécifiques et individualisés par joueur.
Aujourd'hui, je réalise par semaine, 8 à 10 séances individualisées qui durent de 20 à 40 min.
Parfois, par manque de temps, on réduit à 2 créneaux individualisés, et les joueurs viennent nous voir et nous demandent pourquoi on en fait moins (cela montre leur intérêt). Parfois il y a des séances sur la base du volontariat, parfois elles sont obligatoires. Elles sont avant et après les séances collectives :
- Avant : Pré-échauffement : travail fonctionnel et orientation prévention des blessures.
- Après : Développement orienté et individualisé sur les aspects athlétiques en fonction du profil.
10) La prévention des blessures est un élément central de la PA, que mets-tu en place à ce niveau là ? quelles sont tes préconisations ?
Cela rejoint ma réponse précédente, on prend l'historique du joueur. Si on perçoit des joueurs "fragiles" ou certaines fragilités dans leur antécédent traumatologiques, on met en place un suivi particulier au quotidien pour le joueur. Individualisation, protocole et autonomie pour que le joueur s'approprie ses contenus prophylactiques propres à ses blessures précédentes.
11) Tu as travaillé avec plusieurs coachs différents, que retiens-tu de cette relation avec le coach ?
J'ai beaucoup aimé mon expérience avec une équipe nationale car dans ce cas là, tu n'es jamais dans l'urgence, tu as le temps de préparer tes séances, de les tester. Tu sais que tu n'as pas beaucoup de temps et par conséquent tu dois travailler de manière optimale. Les joueurs arrivent souvent avec une grosse envie de bien faire pour leur pays, pour bien le représenter, donc ça facilite le travail. En revanche, tu n'as pas le droit à l'erreur car tu joues très souvent des matchs décisifs, donc la pression est forte sur les joueurs et le staff. J'ai beaucoup aimé ces expériences car dans ces deux pays, Algérie et Turquie, la ferveur pour le football est immense !
6) Quelles sont les particularités dans l'approche de la préparation physique avec une sélection nationale ?
L'avantage, c'est que les joueurs qui viennent en sélection sont opérationnels, ils ne viennent pas blessés. Les 23 joueurs convoqués sont prêts et opérationnels, alors qu'en club tu as 3 groupes (ceux qui jouent le plus, ceux qui jouent le moins, les blessés). Les joueurs sont dans des conditions idéales, motivés, tous prêt à donner 100%. La préparation des compétitions (CAN, Coupe du monde) est vraiment intéressante et stimulante, on a du temps avec des périodes de stage permettant de proposer des contenus de préparation athlétique.
Après, la part de risque est limitée avec les conditions particulières de l'Afrique et du contexte. On reste très vigilant par rapport aux conditions (température, qualité des terrains, longueur des déplacements, etc...).
La part accordé au suivi des joueurs en amont est intéressante au quotidien, pour faire le lien avec la sélection et anticiper l'arrivée du joueur. Aller voir les matchs, contacter le PA du club, rencontrer les joueurs en contexte de club, connaître leur situation (temps de jeu, blessures récentes, etc...).
Pendant la coupe du monde, il fallait être physiquement prêt pour en faire un point fort de l'équipe. Cyril MOINE et moi avons eu des donc des objectifs élevés en la matière et des plages d'entraînement importantes pour développer la préparation athlétique.
Pour le suivi de l'état de forme, on a misé notamment sur un suivi particulier sur le sommeil et la récupération (avec des conseils individualisés).
7) Comment agences-tu le travail de la vitesse dans un microcylce de compétition (entre 2 matchs) ?
Tout dépend déjà avec quel coach tu travailles. Avec le coach Vahid HALILHODZIC on travaillait beaucoup sur la répétition de sprint. Avec Peter ZEIDLER à Sochaux, on n'en fait quasiment pas de manière dissociée, c'est plutôt fait dans les séances intégrées notamment sur les séquences de jeu sur la transition avec beaucoup d'intensité. On fait par contre de la vivacité.
Avec le coach Willy SAGNOL, c'était plutôt combiné, avec de la vitesse spécifique au poste.
La séance vitesse peut se faire à J-4 (voire J-3), cela dépendra aussi de la séance de la veille.
8) Comment t'organises-tu pour le suivi de la charge d'entraînement ? Quelles méthodes utilises-tu ?
Sur le suivi de la charge, c'est difficile car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Je réalise un suivi longitudinal avec GPS, MY COACH RPE, charge programmée par séance et par semaine. S'il y a des grandes variations entre les 3 paramètres, c'est un signal d'alerte, ce qui me permet d'éventuellement réajuster. Multiplier les facteurs permet d'avoir plus d'informations. Cela permet d'avoir une idée plus précise. Rien n'est figé, cela reste difficile à suivre et à analyser. Les méthodes et les technologies évoluent vite.
9) L'individualisation est devenu est un enjeu majeur dans l'entraînement, et on sait que c'est difficile dans un sport collectif, comment t'y prends-tu pour individualiser la préparation athlétique ?
C'est au quotidien mon plus gros boulot. Ce n'était pas le cas auparavant quand j'ai débuté. Maintenant, je travaille avec le profil du joueur, j'essaye de déterminer un profil athlétique et global, qui permet d'orienter des protocoles et contenus spécifiques et individualisés par joueur.
Aujourd'hui, je réalise par semaine, 8 à 10 séances individualisées qui durent de 20 à 40 min.
Parfois, par manque de temps, on réduit à 2 créneaux individualisés, et les joueurs viennent nous voir et nous demandent pourquoi on en fait moins (cela montre leur intérêt). Parfois il y a des séances sur la base du volontariat, parfois elles sont obligatoires. Elles sont avant et après les séances collectives :
- Avant : Pré-échauffement : travail fonctionnel et orientation prévention des blessures.
- Après : Développement orienté et individualisé sur les aspects athlétiques en fonction du profil.
"Individualisation, protocole et autonomie
pour que le joueur s'approprie
ses contenus prophylactiques
propres à ses blessures précédentes."
10) La prévention des blessures est un élément central de la PA, que mets-tu en place à ce niveau là ? quelles sont tes préconisations ?
Cela rejoint ma réponse précédente, on prend l'historique du joueur. Si on perçoit des joueurs "fragiles" ou certaines fragilités dans leur antécédent traumatologiques, on met en place un suivi particulier au quotidien pour le joueur. Individualisation, protocole et autonomie pour que le joueur s'approprie ses contenus prophylactiques propres à ses blessures précédentes.
11) Tu as travaillé avec plusieurs coachs différents, que retiens-tu de cette relation avec le coach ?
La méthodologie et l'approche de l'entraînement et de la préparation physique change en fonction du coach, avec Vahid HALILHODZIC c'était très porté sur le physique, car pour lui il faut être prêt physiquement pour jouer ! Il est directif, très clair sur ce qu'il veut.
Avec Peter ZEIDLER, c'est avant tout le jeu qui prime, et c'est parce qu'on va mettre de l'intensité en séance qu'on va travailler les aspects athlétiques. Il donne les directives par rapport à son besoin athlétique. On est sur le paramétrage des efforts au juste contour de l'activité avec une PA intégrée (précision sur la charge programmée sur les jeux, sur les espaces de jeu, etc...). J'ai dû m'adapter et proposer un travail avant et après entraînement à base de travail individuel et de protocole.
Quant à Willy SAGNOL, il délègue, fait confiance sur ton domaine d'intervention mais porte un regard pour que cela soit combiné dans l'intérêt du joueur et du jeu de l'équipe.
Ces approches différentes sont très enrichissantes et obligent le PA à s'adapter, à être à l'écoute et à bien comprendre la philosophie et les attentes du coach en matière de jeu et de ses besoins.
Merci pour ton partage, ta disponibilité et tes réponses riches.
Je te souhaite une belle fin de saison et encore pleins de réussites sportives pour la suite !
http://www.fcsochaux.fr/fr/index.html
http://www.coach-adjoint.com/interviews-turquie/guichard-sandy-pro
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