LE PARCOURS DU JEUNE SPORTIF
La préparation physique chez les jeunes est devenue essentielle pour tout sportif qui s'inscrit dans une formation vers le haut niveau, dans un parcours d'excellence sportive. La filière sport-étude, section sportive Elite ou Pôle, avec cinq à six séances par semaine montre l'importance d'une bonne gestion de la charge et du travail en préparation physique à effectuer pour mieux assimiler les charges d'entraînement. Les volumes d'entraînement entre 12 et 15 ans sur une filière d'accès à haut niveau varient entre 12 et 20 heures par semaine, avec une part belle au spécifique lié à sa discipline sportive et un pourcentage non négligeable sur le registre athlétique et du développement moteur. Le développement des registres de la préparation physique est donc absolument nécessaire afin d'optimiser les qualités physiques du jeunes et ainsi lui permettre de réussir dans sa discipline, dans son projet sportif.
La préparation physique chez le jeune, entre 12 et 16 ans, est un élément essentiel du développement moteur et harmonieux pour le joueur. Omettre ce travail, c'est tout simplement oublier, comme le sport moderne et le haut niveau, requiert des charges d'entraînement importantes, des conditions physiques élevées et exige une préparation optimale pour tenir toute la saison et éviter les blessures.
LES CARACTÉRISTIQUES DU JEUNE
Toutefois, il ne faut pas partir tête baissée et vouloir développer tout azimuts le jeune joueur sans se préoccuper des postures et des apprentissages moteurs préalables au développement de toutes qualités physiques. Il faut donc être vigilant sur de nombreux aspects et prendre en compte la dimension "mutation morphologique" du jeune et ses caractéristiques.
Voici en quelques points, les caractéristiques du jeune, dans sa période sensible :
- période pré-pubère : de 10 ans à la puberté
- période puberté : 11-14 chez les filles / 12-15 ans chez les garçons
- pic pubertaire : correspond à une période de fragilité (risque de surménage)
-filles : pic de croissance à 12 ans à +/- 1 an
- Mutation morphologique (+ 10 cm/+ 10 kg par an) à la puberté = perturbation du schéma corporel/fragilité
- Grande variabilité inter-individuelle dans le développement morphologique : écart morphologique important (jusqu'à 35 cm / 35 kg d'écart pour certains U13/U15)
- Age biologique différent d'âge chronologique : "un enfant qui a un âge chronologique (civil) de 12 ans peut, sur le plan biologique avoir entre 9 et 15 ans" (Borms, 1986). = importance de l'éducation à l'individualisation du travail athlétique
- Vigilance quant à la spécialisation précoce (peut amener à des effets négatifs sur le plan émotionnel et psychologique ; cf : DLTA, Balyi et allo. 2005).
- Vigilance sur le volume d'entraînement et les risques de pathologies (Sever, Osgood-Schlater...) mais aussi sur la surface de jeu et l'équipement du joueur (semelle, chaussure, etc...)
- Maturation du système vestibulaire et des organes sensoriels en période pré-pubère
- La force (avec charges additionnelles) pourra être développée dans la période un an après le pic de croissance (période favorable)
LES REGISTRES DE LA PRÉPARATION PHYSIQUE A DÉVELOPPER CHEZ LE JEUNE
Le jeune joueur, dans sa construction d'athlète, ne doit négliger aucune composante de la performance et des qualités physiques. Il a besoin d'un haut niveau de coordination motrice pour pouvoir s'exprimer totalement dans le football et utiliser toute la panoplie de gestes du footballeur, de force pour lutter, s'opposer et vaincre dans le duel, de vitesse et de vivacité pour surprendre par ses déplacements, et d'endurance pour répéter les efforts.
La coordination motrice, développée précocement, aura donc pour intérêt de favoriser les apprentissages techniques et les apprentissages moteurs. Que ce soit la latéralisation, la dissociation segmentaire, la rythmicité, l'orientation spatiale ou l'équilibre, ce sont autant de facteurs à travailler et à solliciter tout au long du parcours du jeune sportif.
Le développement de l'aérobie est essentiel pour améliorer la capacité à réitérer des efforts, à supporter les charges d'entraînement en vue d'optimiser ses capacités cardio-pulmonaires.
La force, dans un souci d'harmonisation du corps et d'équilibre agoniste/antagoniste, permettra d'améliorer l'explosivité et la puissance, réduira le risque de blessure et révélera son potentiel athlétique.
La vitesse/vivacité, qualité phare dans de nombreux sports, à travers la vitesse de réaction et la fréquence gestuelle entre autre, permettra au jeune de faire des différences et de pouvoir s'exprimer dans le haut niveau.
L'apprentissage distribué semble être le meilleur moyen de développer au long cours les qualités physiques chez le jeune, en travaillant régulièrement chaque qualité physique. Voici une proposition de l'agencement des contenus PA dans un microcyle de compétition chez le jeune footballeur.
Bibliographie
-Physiologie
de l’exercice chez l’enfant -Thomas W. Rolwand - Ed : de Boeck
-Musculation pour l’enfant et l’adolescent - O. PAULY - Ed : Amphora
-Le
suivi de la croissance : un aspect important du développement à long terme du
participant/athlète - Istvan Balyi et
Richard Way